Traces

Amorgos 2003 | 2003


Un enfant s’est enduit le corps de terre. Il nargue l’objectif et se jette à l’eau. Sciemment, il tache l’immensité. Son corps laisse de son plein gré une trace éphémère qui s’étale et se dilue, se perd et disparaît de la surface de la mer pour se dissoudre dans ses profondeurs.

L’acte enfantin ressemble étrangement à une action painting. C’est un plongeon dans la peinture, un plongeon dans la couleur. L’acte de plonger est jouissif, héroïque, érotique. Il provoque la rencontre de deux éléments, leur transformation et leur dissolution.
La peur de se jeter à l’eau est dominée par l’attraction du désir de liberté.

La photographie fige cet instant et témoigne de ce passage, de la terre à l’eau, de la réalité physique du corps à sa disparition, du réalisme à l’abstraction.